Le film « Everest » du réalisateur Baltasar Kormákur est une adaptation du livre autobiographique « Tragédie à l’Everest (Into Thin Air: A Personal Account of the Mt. Everest Disaster) » écrit par Jon Krakauer.
Il raconte la version de l’auteur des événements ayant conduit au désastre de l’Everest de 1996 où huit alpinistes ont trouvé la mort dans une tempête, dont les guides Rob Hall et Scott Fischer.
Le film comme le livre décrivent bien la vie au camp de base, les participants de l’expédition, comme les risques en altitude.
Il ne tombe pas dans l’invraisemblable et l’exagération comme c’est souvent le risque avec le cinéma hollywoodien.
On retrouve bien les différentes typologies de personnes que l’on peut trouver dans les expéditions commerciales à l’Everest :
Les néophytes qui ne veulent gravir que l’Everest , ceux qui font les « 7 seven summits », des grimpeurs expérimentés sans budget qui viennent parfois compléter les groupes des expéditions commerciales.
Il y a bien eu d’autres désastres sur des sommets de plus de 8000, on pense aux plus récents K2 en 2008 (11 personnes disparus) ou au Manaslu en 2012 (13 personnes disparus dans une avalanche).
On retrouve bien dans ce film les différents risques que l’on peut rencontrer en altitude : tempêtes, épuisement et œdème d’altitude, avalanches ou crevasses.
Il arrive bien souvent que sur une même saison et sur un même sommet on retrouve des victimes décédées pour des raisons différentes, par exemple en 2004 au K2 trois décès par avalanche, trois perdus dans la tempête, et un décès pour une autre raison.
La polémique
Le film ne rentre pas dans la polémique qui est toujours inévitable et facile quand il y a des accidents en altitude et ne tient pas assez compte du contexte extrême.
Il est toujours facile de dire ce que l’on aurait fait, mais il ne s’agit pas d’un match de foot. La volonté s’en va en même temps que l’épuisement, la fatigue et la lassitude des longues périodes d’attente en altitude change les rapports à la vie elle-même, il n’y a que des zombies en survie au-dessus de 8500 M.
De plus attendre de quelqu’un qui a eu déjà du mal a monter au sommet en utilisant un débit d’O2 maximum de remonter pour secourir des personnes c’est peut-être beaucoup demander.
Le livre avait été aussi critiqué pour ne pas avoir informé les lecteurs que l’équipe avait des rapports météorologiques quotidiens et qu’ils connaissaient l’arrivée de la tempête avant que celle-ci ne se produise.
C’est aussi méconnaître les expéditions, même si la fenêtre météo n’est pas optimum, il y a toujours une pression qui s’exerce sur les clients et l’organisation.
Bref, c’est un très bon film à voir même si il a les défauts de tous les récits d’expéditions, on ne comprend pas toujours ou se situent les différents événements, une présentation visuelle des différents camps lors du brief de l’expédition dans le film n’aurait pas été inutile pour la compréhension du public.