L’alpiniste Française Elisabeth Revol s’est fait connaitre suite à son secours effectué par les alpinistes polonais Adam Bielecki et Denis Urubko. Ses dernière ascension s’inspire du style Jean-Christophe Lafaille avec des ascensions solo ou en style alpin sur des sommets de plus de 8000 mètres en hivernale.
Jean-christophe avait bien compris que la médiatisation passait aujourd’hui par des ascensions hivernales.
Comme bien souvent il est regrettable que cette ascension ai été médiatisée pour un secours et non pas pour une performance.
/ LE SECOURS
Il ne faut pas oublier et remercier Adam Bielecki et Denis Urubko qui ont effectué un secours incroyable, mais celui qui l’explique le mieux c’est Christian Trommsdorff dans Liberation :
Elle a bénéficié d’un concours de circonstances. Quand on lance une opération de secours à très haute altitude, le facteur principal est l’acclimatation. Elisabeth Revol a bénéficié du fait qu’un groupe d’alpinistes qui se trouvaient sur le K2, à environ 160 km, étaient déjà acclimatés à la très haute altitude. Et qu’ils savaient progresser, de façon rapide et agile, dans ce genre d’environnement hostile. Un autre facteur a joué : le succès rapide de la campagne de crowdfunding, qui a permis de financer les secours. Christian Trommsdorff
/ L’ABANDON DE SON COMPAGNON
Il est incontestable qu’Élisabeth Revol a fait le maximum pour son compagnon de cordée et a risqué sa propre vie pour lui, d’autres n’en ont pas fait autant. De plus, quand elle l’a laissé, il ne pouvait plus marcher donc seul un groupe très fort aurait pu le descendre mais certainement pas une personne seule et fatiguée. C’était la seule décision raisonnable.
Pour avoir fait le sommet du Nanga Parbat avec un Japonais qui est devenu aveugle au sommet et qui pouvais marcher, j’ai pu vivre la même chose avec une descente de jour et avec une grosse équipe japonaise munie d’un corde pour pouvoir le redescendre. Déclare Gilles Bouchet
De surcroît, elle ne l’a pas abandonné mais se sont les secours qui lui ont demandés de le laisser et de descendre plus bas.
Il faut penser à l’anglais David Sharp qui était en train de mourir sur l’arête nord de l’Everest alors que de nombreux grimpeurs allaient et redescendaient du sommet et aucun ne lui a proposé son aide.
http://eightsummits.com/bills-articles/the-tragic-death-of-david-sharp/
/ LA POLÉMIQUE DE HÉLICOPTÈRE DE SECOURS
Elisabeth dénonce des mensonges de certains Pakistanais et une surenchère sur les prix. L’hélicoptère est couramment utilisé pour rallier les camps de base et effectuer les secours payants pour les expéditions au Pakistan et Élisabeth sait très bien que cela est cher et compliqué donc lancer cette polémique était inutile.
/ LE SOMMET DU DOUTE
Lors de cette tentative hivernale du Nanga Parbat, Elisabeth annonce avoir fait le sommet avant d’être secourue et être la première femme au sommet d’un plus de 8000 mètres en hiver.
Comme nous l’avions déjà expliqué ce n’est pas toujours facile de prouver une ascension quand on est seul ou isolé cependant il est possible aujourd’hui d’utiliser un système de localisation par satellite permettant de transmettre sa position GPS, le flux est public et tout le monde peut suivre votre ascension, c’est un dispositif de ce type qui a été utilisé par les polonais effectuant le secours afin que l’on puisse suivre leur position en direct.
Par exemple, vous pouvez consulter toutes les statistiques GPS de Kilian Jornet de son ascension rapide de l’Everest :
http://www.movescount.com/moves/move159990614
https://iancorless.org/2017/12/10/kilian-jornet-everest-speed-records-questions-raised-and-a-response/
https://www.altissima.org/le-dispositif-spot-au-service-des-expeditions-et-alpinistes-1033.htm
Dans le cas d’Élisabeth, elle n’est pas géolocalisée mais elle peut envoyer ses coordonnées GPS à l’aide de son téléphone satellite et aucunes coordonnées GPS indiquant sa position au sommet n’ont été rendues public.
/ L’ABSENCE DE PREUVES DU SOMMET
Elle admet a demi mot qu’elle n’a pas de preuves du sommet dans l’émission Envoyé Spéciale donc comme dirait certains : pas de preuves pas de sommet !
Elle justifie son manque de preuves par l’état de son compagnon au sommet.
Elle déclare dans un premier entretien, je cite :
Là, Tomek me dit “je ne vois plus rien”. Il n’avait pas utilisé de masque car il y avait un petit voile pendant la journée et à la tombée de la nuit, il a eu une ophtalmie (une inflammation de l’œil). On n’a pas pris une seconde au sommet. C’était la fuite vers le bas .
Puis a Envoyé Spécial elle confirme cette version en ajoutant qu’il fait nuit et qu’il y a du vent. Elle annonce le sommet à 18h00, fait il vraiment nuit noire à 18h00 ou est ce qu’il reste de la lumière et donc la possibilité de filmer ? De plus la dernière vidéo tournée par Elisabeth montre qu’il serait étonnant qu’il face nuit noire une heure après.
Si l’on prend les horaires de coucher de soleil dans la même zone à Skardu au Pakistan :
On sait que ce jour là, le crépuscule civil était à 17h50, et crépuscule astronomique à 18h51.
https://www.timeanddate.com/sun/pakistan/gilgit?month=1&year=2018
/ LA VIDEO A 90 METRES DU SOMMET
On peut voir plusieurs vidéos dans Envoyé Spécial mais aucune vidéo réellement très proche du sommet, la première est proche de la Mazeno Ridge (7400 m) et la vidéo dans la pyramide ou il est très clair qu’ils sont à plusieurs centaines de mètres du sommets.
Dans la vidéo au niveau de la Mazeno Ridge, elle précise même : « le lever de soleil et magnifique et on est parti pour la tentative » donc il ne s’agit pas de cette vidéo.
La vidéo ou ils évoluent dans la pyramide sommitale n’est certainement pas à 90 mètres de dénivelé du sommet mais probablement aux alentours de 7800 mètres soit à 300 – 400 mètres du sommet puisque le sommet est derrière et n’est pas visible de la ou ils sont.
capture d’écran de la vidéo présentée à 90 mètres du sommet dans envoyé spécial
La dernière vidéo livrée par Elisabeth montre qu’ils sont encore bien loin du sommet et que son compagnon de cordée à des difficultés a monter.
Lorsque j’étais au Nanga Parbat, j’ai assister à une tentative ou un grimpeur a abandonné à 100 mètres du sommet alors que son compagnon lui a fait le sommet et il l’a rejoint à la descente déclare Gilles Bouchet
/ DES HORAIRES D’ASCENSION DISCUTABLES
La vidéo est tournée à 17h00 et elle annonce le sommet une heure après à 18h00.
Il est discutable a la vu du dénivelé restant (plusieurs centaines de mêtres) et du cheminement complexe de la pyramide, sans compter que Tomek est loin derrière donc pas forcement capable de suivre le rythme d’Elisabeth qu’ils aient pu monter au sommet en a peine une heure.
De plus compte tenu de son état physique, Tomek à du arriver bien après Elisabeth au sommet laissant le temps à Elisabeth de faire une petite vidéo ou quelques photos.
A ce jour il reste beaucoup d’interrogations et compte tenu du manque de preuves il est très difficile de dire si ils ont fait ou pas le sommet. Seul eux le savent.